Disparition de Marcel Suillerot, résistant-déporté

Mis à jour le 25/03/2024

Le préfet Franck Robine a appris avec tristesse la disparition de Marcel Suillerot, résistant-déporté, grande figure du monde combattant de la Côte-d'Or et fortement engagé dans la transmission de son histoire et des valeurs de la France Libre aux jeunes générations.

Il s'est éteint ce 11 mars à Marsannay-la-Côte dans sa 101ème année. Le préfet adresse ses très sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

 

Quelques éléments de son parcours :

Marcel SUILLEROT est né le 09 juin 1923 à Dijon. Il quitte l'école à 12 ans, sans pouvoir passer son certificat d'études, pour aider son père qui est installé comme artisan.

En 1939, son père est mobilisé et à 16 ans, Monsieur Suillerot doit travailler chez un patron plombier-zingueur. Cela le conduit par la suite à travailler dans les ateliers de la SNCF Société nationale des chemins de fer français, comme manœuvre pour charger et décharger les wagons.

En juin 1940, avec l'invasion allemande, il quitte Chenôve avec sa famille pour Fussey, dans les Hautes-Côtes où ils sont hébergés par un agriculteur. Ce dernier demande à Monsieur Suillerot de l'aider à récupérer des armes. C’est le premier acte de résistance de Marcel Suillerot.

Dès octobre 1940, il devient membre des bataillons de la Jeunesse communiste. Il poursuit ainsi ses actes de résistance en s’engageant dans la diffusion de tracts anti-nazis et la récupération d'armes dans le sud de Dijon.

Arrêté en octobre 1941, il est incarcéré et torturé à la prison de Dijon et de Chaumont. En octobre 1942, il est transféré au camp de Rouillé dans la Vienne, puis en février 1943 vers le camp de concentration de Sachenhausen non loin de Berlin.

Il y reste jusqu’en mai 1945 où en travaillant à l'usine d'aviation Heinkel, il a pu saboter avec d’autres détenus la fabrication des avions réservés aux pilotes allemands.

Libéré, Monsieur Suillerot reprend son activité à la SNCF Société nationale des chemins de fer français jusqu’à sa retraireen 1978.

De retour des camps de concentration, Monsieur Suillerot s’investit pleinement au sein de différentes associations à Marsannay la Côte, dont l'Association des Anciens Combattants etles Associations de Déportés et Résistants de Côte d'Or dont il est président depuis 1947. Il est également très engagé auprès de l'Amicale des Anciens déportés dont il est le Vice-Président depuis 1955 et attache une importance particulière au devoir de Mémoire.

C’est pourquoi, depuis plus de trente ans, Monsieur Suillerot témoigne sans relâche auprès des jeunes collégiens et lycéens de Côte d'Or et de Savoie, comme au collège Marcel Aymé de Marsannay la Côte dans les années 80, préparant les élèves en lien avec d'autres anciens combattants au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Il participed'ailleurs activement à sa mise en place dans le département de Côte d'Or avec le Président du Conseil Général Henri Berger. Par ailleurs, il accompagne encore chaque année les jeunes aux camps de Sachsenhausen (Allemagne) et de Natzweiler Struthoh (Bas-Rhin) afin de leur expliquer son parcours mais aussi l’histoire du nazisme et ses conséquences dévastatrices tout en faisant passer un message de paix et de fraternité avec le peuple allemand.

Parallèlement, Monsieur Suillerot travaille en partenariat avec la cinémathèque de la commune de Chenôve et réalise plusieurs documentaires à destination du public.

En plus de consacrer une bonne partie de sa vie au Devoir de Mémoire, Monsieur Suillerot a participé pleinement à la vie de sa commune, Marsannay-la-Côte, en devenant conseiller municipal de 1971 à 1983.

Homme de conviction, Monsieur Suillerot s’est battu pour la France et ses valeurs républicaines. Il n’a jamais failli dans ses devoirs de citoyen et affirme, fort de son parcours, que « la meilleure façon d’honorer la mémoire des soldats morts au combat, c’est d’agir pour la paix partout dans le monde ».

Il reçoit les insignes d'officier de la Légion d'Honneur en 2021.

 

Activités diverses :

  • depuis 1947, président départemental de la fédération des déportés internés résistants patriotes (FNDIRP) ;
  • depuis 1955, vice-président de l’Amicale des anciens déportés de Sachsenhausen à Paris ;
  • depuis 1955, membre de l’association Nationale des Cheminots Anciens Combattants (ANCAC) ;
  • depuis 1956, membre du bureau de l’association des Anciens Combattants ;
  • depuis 1960, responsable du bureau de la Société de Gymnastique "La Persévérante" ;
  • depuis 1978, membre au comité de Jumelage France-Belgique ; de 1990 à 1994 : président ;
  • membre du comité de parrainage du concours de la Résistance et de la Résistance de Côte-d’Or.

 

Situations diverses, fonctions électives, missions en France et à l'étranger :

  • - de 1971 à 1982, conseiller municipal et adjoint aux travaux à la mairie de Marsannay-la-Côte (21).

 

Actes de courage et de dévouement :

  • 1940 -1941 : résistant dès l’âge de de 17 ans ;
  • 1943 -1945 : incarcéré au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen.

 

Travaux et publications sur le Devoir de mémoire :

  • témoigne régulièrement auprès des établissements scolaires de côte d’Or, cérémonies de commémorations ;
  • réalisation de plusieurs documentaires avec la collaboration de la cinémathèque de Chenôve (pour exemples, « Sur les traces de Marcel Suillerot » en 2011 ; Les « flammes de la mémoire » en 2012).